C'est un petit texte qui m'est venu... J'ai voulu détourner une comptine à ma sauce quoi...
Dans la forêt lointaine...
Les bruits. Toujours ces bruits. Vent dans les feuilles et les branchages, bruissements, crissements, petits cris, chuchotements d'une nature enfin libre de la surveillance du soleil. Sans lui elle révèle sa part d'ombres, des sons furtifs, des murmures inconnus.
Dans la nuit tout devient ombres et fantômes, un univers de mystères.
Nul ne sait réellement ce qui se cache dans le giron de la pénombre.
On entend le hibou...
Un hululement perce le bois.
Il sent la sueur dégouliner sur son visage, sur ses membres... Une humidité dérangeante qui gratte, les gouttes fourmillent, sortant et dévalant son corps ankilosé comme un million de fourmis.
Sa respiration est hachée, haletante... Il marche pourtant si doucement qu'on le dirait immobile...
Mais c'est une avancée éprouvante, chaques pas est une torture mentale.
Sur quoi marchera-t-il? Des brindilles, des feuilles mortes?
Crissement sous ses pas.
Bruits d'os qu'on écrase, qu'on profane...
Cadavres de feuilles, d'insectes, de petits rongeurs...
Restes de vies, et les morts qui hurlent dans sa tête, et les oreilles qui bourdonnent, le poul qui bat...
Le vent lui glace les os, ses yeux sont aux aguets, la cornée doit être veinée de rouge, la pupille dilatée...
Du haut de son grand chêne...
Les branches crochus l'effleure, font mine de l'aggriper, se moquent... Les troncs sont d'énormes masses sombres qu'il contourne ou bute et ils ricanent sans doute muettement, faces grimaçantes d'un rire obscène et malveillant.
Un pas, des milliers de bruits.
Un souffle, le flot constant de la peur d'être repéré...
Par quoi?
Tu m'étouffe et m'oppresse et Ténèbre est ton nom... Tu renferme le néant et l'absolu dans tes abyssales prunelles et tu te ris des angoisses que tu crée... Et quand ta robe est drapée autour de mon âme elle se glace et chante à ton rythme... Et les paysages familiers sous ton joug deviennent inconnus, et je me perd dans ta gorge noire...
On entend le hibou...
Sa respiration s'accélère encore, ses oreilles grandes ouvertes entendent un bruissement plus fort que les autres... Le murmure s'intensifie et il croit reconnaître les petits branchages se briser, le sol funéraire voler... Le vent souffle d'un coup et le hululement retentit, funeste appel...
Coucou hibou
Coucou hibou
Coucou hibou
Coucou...
Glas organique, présage...
Que va rencontrer l'égaré?
Quelle chose se presse à sa rencontre?
Imagine-t-il ces grognements?
Coucou hibou
Coucou hibou
Coucou hibou
Coucou...
Son coeur s'emballe, l'eau salée lui pique les yeux... Sa respiration est ahanante, irrégulière, presque un gémissement...
La peur l'emporte, Ténèbre ricane, les masses sombres aux membres crochus lui font écho... L'annonce du hibou se répète, ils se perdent sous le tempo du sang pompé qui tambourine à ses oreilles.
C'est tout proche et ça se nourrit de sa peur...
Il n'est plus que peur...
Il recule doucement...
...
Trop tard...
Houhou...
(je veux de la concurence mdr!)
no t'en fait pas^^